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A.Lamarque : 05/02/2023



Point business : Les enseignements du calendrier 2023 de la Formule 1


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Il y a quelques mois, le calendrier 2023 de la Formule 1 a été dévoilé. Nous vous avons alors mis en ligne un post sur Facebook et LinkedIn pour décortiquer le programme prévu cette saison. Ensuite, dans une seconde publication, nous avons abordé les prolongations de contrats permettant de sécuriser la place d’une course au sommet du sport automobile. Enfin, nous vous avons proposé un dernier post sur la mort du Grand Prix de France.

Vous avez raté tous ces contenus, vous venez de découvrir le média ou vous voulez un résumé des dernières actualités Formule 1, cet article revient sur les posts liés au calendrier de la Formule 1.

Le calendrier 2023

Pour commencer, confirmation de l'absence du Grand Prix de France. Nous développerons ce point dans la partie suivante.

Le circuit de Monaco et le circuit de Spa (Belgique) étaient menacés mais ils sont finalement conservés. Michel Boeri, le président de l'Automobile Club Monaco, est revenu sur les négociations et les concessions pour garder le Grand Prix de la principauté au calendrier. Un résumé de son entretien à Monaco Matin est à retrouver ici :
https://f1only.fr/entre-apres-negociations-et-concessions-monaco-a-assure-sa-place-en-f1-pour-trois-ans/

Pour pouvoir accueillir la F1, le Grand Prix de Belgique a dû modifier la date de ses mythiques 24H de Spa.

Ensuite, du côté des retours, le Grand Prix de Chine, absent depuis 2019, devait être visité par le paddock en avril mais il est finalement annulé. Le Qatar, en raison de la coupe du Monde, a fait l'impasse en 2022 mais fera son retour cette année...

Enfin, du côté des nouveautés, le Grand Prix de Las Vegas voit le jour. Il complète ainsi le trio de courses prévu aux Etats-Unis (Miami, Austin). Cette nouvelle course est très particulière.

En effet, Liberty Media, détenteur des droits commerciaux, a acquis un terrain pour 240 millions de dollars. Le groupe de médias américains prévoit d'y implanter une voie des stands permanente et des installations de paddock. C'est un tournant notable puisqu'au lieu de confier l'organisation d'une course à un promoteur c'est directement le détenteur des droits qui s'occupe de cette tâche (avec des actionnaires locaux et Live Nation, entreprise d'organisation et de promotion de spectacles).

Les six courses sprints sont connues : Azerbaijan (Baku City Circuit), Autriche (Red Bull Ring), Belgique (Spa-Francorchamps), Qatar (Lusail Circuit), Etats-Unis (Circuit des Amériques) et Sao Paulo (Interlagos).



La mort du Grand Prix de France

L’absence du GP de France n’est pas une surprise tant la rumeur courait depuis un moment mais elle fait d’autant plus mal qu’elle vient s’ajouter à la longue liste d’événements mondiaux français qui ne sont plus programmés. Bilan des pertes : une manche du championnat du monde de rallycross à Lohéac, une manche du championnat du monde des rallyes en Corse et une manche du championnat du monde de Formule électrique à Paris.

Des fans se sont mobilisés pour demander le retour d’un Grand Prix en France 2023 avec un drapeau aperçu sur les réseaux lors de la course fin juillet. Il a été signé par de nombreux pilotes et acteurs de la Formule 1. Ils ont ensuite mis en ligne une pétition mais rien à faire…

L’espoir d’un retour pouvait toutefois être maintenu avec l'annulation du GP de Chine ou avec la mise en place d’une alternance avec un autre circuit. La dernière solution envisageable était le projet à l’étude à Nice évoqué par Stefano Domenicali en juin mais Christian Estrosi, le maire, enterra le projet un mois après.

Le glas de la Formule 1 en France à court et à moyen terme est définitivement sonné le 11/12/2022. En effet, dans un article de l’équipe, Eric Boullier annonce la dissolution de l'organisme (GIP : Groupement d'Intérêt Public) chargé de l'organisation et de la promotion du Grand Prix de France.

Cette dissolution n'a finalement pas encore eu effectivement lieu car "Il y a une ardoise de 27 millions (16 millions dûs aux fournisseurs et une avance de 11 millions de la région) d'euros à se partager" a déclaré à l'Agence France Presse le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier. L'ensemble des acteurs du GIP : la région, les métropoles (Toulon-Provence-Méditerranée et Nice Côte d'Azur), le département du Var, les chambres de commerce et d'industrie du Var et de la région, la communauté d'agglomération Sud Sainte-Baume, le circuit Paul-Ricard, au Castellet devront se partager et régler cette dette.

En attendant un audit complémentaire pour comprendre le montant de cette dette, la dissolution a été repoussée en janvier 2023 mais aucune annonce officielle n'a encore eu lieu.

Je tenais à remercier personnellement Monsieur Guyonnet-Duperat, Directeur de la communication et de la RSE du Grand Prix de France, pour m’avoir permis d’assister au GP de France 2022. Son interview est à retrouver ici.



Le calendrier du Futur : prolongations à foison

Une fois au calendrier, il faut réussir à y rester ! Les circuits se retrouvent dans des situations très diverses et les annonces de prolongations se multiplient depuis un peu plus d’un an.

Un premier horizon 2025/2026 est commun à de nombreux grands prix : Circuit des Amériques (2026), Chine (2025), Imola (2025), Monaco (2025), Zandvoort (2025) et Barcelone (2026).

Deux points à relever :

L'Espagne a sécurisé sa place jusqu'en 2026 avec Barcelone. Cette situation pourrait évoluer car la communauté de Madrid souhaite se joindre au calendrier ou prendre la suite. La ville de Séville pourrait également entrer dans la discussion car le troisième plus grand circuit devrait voir le jour en 2024 (Circuit construit à proximité de Séville près de la commune de Carmona). Affaire à suivre...

Comme nous l'avons vu, la Chine a un accord jusqu'en 2025 mais le grand prix est annulé depuis 2019.

Un second horizon se situe après 2030. Il concerne majoritairement les courses du Moyen-Orient et en Océanie : Abu Dhabi (2030), Bahrain (2036) et Melbourne (2037).

Ces prolongations sont vitales car de nombreux pays pourraient rejoindre l'aventure ou revenir au calendrier comme la Colombie ou l’Afrique du Sud par exemple. Il faut ajouter à cette liste un circuit qui aurait dû être au calendrier : Le Hanoï Street Circuit. Il avait été construit pour accueillir le Grand Prix F1 du Vietnam en 2020 avant l’annulation en raison du Covid puis de soupçons de corruption du promoteur local. Le tracé se compose d’un parcours dans les rues de la ville et d’une installation permanente. Il vient tout juste d'accueillir ses premières courses !

Le projet fou de l’Arabie Saoudite

Afin d’éviter les négociations pour prolonger sa place en Formule 1, les nouveaux entrants signent des contrats longue durée : autour de dix ans. Ces accords permettent aussi aux pays hôtes et aux promoteurs d'investir dans des projets ambitieux.

Par exemple, en 2021, l’Arabie Saoudite a rejoint le calendrier pour une durée de dix ans. Le circuit urbain de Jeddah a été construit en quelques mois mais il devrait laisser sa place pour un projet titanesque : Qiddiya. Cette ville nouvelle (mélangeant parc d’attraction et circuit de Formule 1) est en construction depuis 2019 et devait initialement voir le jour en 2024, l’année où l'Arabie Saoudite accueille la manche d’ouverture de Formule 1 (alternance à venir avec l’Australie qui doit accueillir au moins 4 manches d’ouvertures entre 2025 et 2037). La construction a été retardée et Jeddah devrait rester jusqu’en 2027 au moins. Pour en apprendre plus sur le projet Qiddiya, nous vous conseillons cet article :
https://fr.motorsport.com/f1/news/gp-arabie-saoudite-projet-incroyable/4655253/#gal-4655253-m0-presentation-du-grand-prix-de-qiddiya-46832574


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